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PATCHWORK MAROCAIN à proximité de Rabat


Fin de matinée de décembre 2013 ...douceur d'un noël à manches courtes au Maroc. La chaleur qui devient peu à peu accablante ce jour là intensifie les odeurs délicieuses de viande grillée, d'épices et de thé à la menthe de l'immense marché de Bouznika, très loin des riads de Marrakesh.


Une atmosphère d'oppulence de fruits, de légumes, d'électronique et de vêtements contrefaits. Sous un patchwork de toile-parasols colorées et dans une douce anarchie apparente, le marché prend vie tous les jeudis le long des chemins cabossés du grand terrain vague de la ville.






Peu à peu la fumée qui s'échappe des immenses tentes qui dominent ce fascinant tohu-bohu devient de plus en plus envahissante et pour cause : la viande est ici hachée sur place, épicée et préparée, dans une danse millimétrée de couteaux qui s'entrecroisent, de sueur, de brouhahas et d'air saturé à la limite du respirable. Les keftas s'enchainent sur le grill, un vrai calvaire pour mon estomac vide...un vrai bonheur de lumières.







Je n'ai qu'un envie, rester là m'étourdir dans cette épaisse brûme et me baffrer avant de refaire pourquoi pas un nouveau tour de manège, pour croquer des yeux quelques scènes et sourires ratés mais...tout va trop vite, même ici, et comme toujours, on m'attend...



 

Autre patchwork marocain, RABAT.

Entre les larges avenues bruyantes et l'étroite Medina colorée, les taxis pressés klaxonnent des charettes sans âge, attelées à des ânes placides... A l'opposé, à l'abris, préservée par des murailles de 900 ans d'histoire, la douceur de vivre en bleu de la Kasbah des Oudayas, balcon labyrinthé débouchant sur le fleuve Abou Regreg.

Sur la rive d'en face se dresse l'ancienne cité corsaire de Salé, sa fausse jumelle, rebelle face aux assauts de l'Océan.











 

Skhirat Plage / 33°51'52.9"N 7°04'14.1"W


Le lieu de vie de cette plage se situe au niveau des pointes et des brisants du large. Les rochers tranchants et le bouillonement de l'océan attirent le poisson.

A même le sable, le port et le marché s'improvisent au petit matin dans le vacarme du ressac et des goelands surexités. Pêcheurs à la ligne, au filet, vendeurs et revendeurs au travail négocient la prise de la nuit, quelques enfants qui portent les sacs pour quelques dirhams, les odeurs sont fortes, les embruns moites, on est vivant.

Dans la continuité, la plage est calme et s'arrête brutalement sur une ligne de gardiens en armes du palais royal de Mohamed VI.







 

Salé

Les toits de Salé engloutissent un dédale de ruelles fraîches et immaculées où les chats pulullent...

La médina fait face à un océan déchaîné, fière et désinvolte. Je contemple à perte de vue et à 360° l'histoire de cette ancienne cité corsaire et pirate. Une communautée qui fonde au XVIIe siècle une République autonome et d'où partent des raids vers les côtes chrétiennes espagnoles, françaises, et plus tard jusque dans les mers du nord.

Dans un roulis imaginaire, je tangue entre cet océan doré dans le soleil du soir à l'ouest, le fleuve et la khasba de Rabat au sud, et cette mer de toits terrasses. J'y entends les pirates chanter : turcs, morisques et renégats célèbrent leurs prises et leur retour sous la boussole des étoiles qui unissent la terre à la mer et leur permettront de repartir demain, plus conquérants que jamais.










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